du
20/10/09 au 12/05/10
20/07/09 au 19/10/09
20/04/09 au 19/07/09
20/01/09 au 19/04/09
20/10/08 au 19/01/09
Départ au 19/10/08
La fête de départ

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Quelques Liens:

Des racines et des ailes
3 mythes de l'île
L'Île de Pâques

 

12 Juillet 2009

perroquet
Rougets
nason à éperon orange

On est invité à faire la tournée de l’atoll. On commence par l’Ile aux Oiseaux pour aller collecter des œufs. Sous les cris de milliers de sternes furieuses, on ramasse donc leurs œufs à même le sol ; mais comme ils sont déjà habités d’un poussin, on doit les casser pour que les oiseaux re-pondent, et revenir les chercher plus tard. Ca choque un peu nos sensibilités, mais Hinano m’explique que ce sont leurs traditions, qu’ils ne prélèvent qu’une infime partie des œufs, et que ça fait les meilleures omelettes du monde…
On se dirige ensuite vers la passe d’entrée pour une partie de chasse sous marine. En une bonne heure, Jonathan nous ramène cinq perroquets, dix rougets, deux nasons (à éperons orange) et une petite carangue noire. Le tout sous le nez des requins gris, pointe noire, et ailerons blancs de lagon, qui nous surveillent d’un œil intéressé. « Ce qu’il faut, c’est vite sortir de l’eau le poisson qu’on a piqué pour ne pas les exciter » nous dit Jonathan.
Il reste à aller nourrir les cochons de leur petit élevage au nord est de l’atoll, avec des noix de coco récoltées sur place. Mais aussi en attraper deux qui seront livrés à Bora par la goélette prévue vendredi (elle ne passe que 2 fois par an chercher le coprah). Le premier nous échappe et, méfiant, disparaît dans les cocotiers. Le deuxième se met à hurler quand on le saisit à cinq par les pattes et les oreilles, mais finira bien dans l’enclos.
Un peu déçus d’avoir raté notre proie porcine, on rentre au camp pour un festin de poisson et de langouste, avant de dire adieu à nos amis avec un petit pincement, car demain on part pour les Tongas.

 

 

11 Juillet 2009

Kaveu, crabe des cocotiers

Départ pour Maupélia, le dernier atoll habité à l’ouest des îles sous le vent. On arrive le lendemain midi et la passe est impressionnante, car très étroite, longue avec un fort courant de face, et il manque trois balises sur cinq, tandis que la carte nous montre plusieurs patates de corail peu profondes. Mais moteur à fond et en scrutant bien à l’avant du bateau, ça se fait finalement bien, et le jeu en vaut la chandelle : le soir on est reçu comme des rois par Kalami (le bien nommé), Jonathan (comme le premier arrivant en Polynésie, me dit il) et Hinano (comme la bière locale).
Avec le dernier né, fils de Jonathan et Hinano, ils sont quatre des sept derniers habitants de Maupélia, les autres étant la famille rivale qu’il ne faut pas fréquenter parait-il. Au menu du soir, langouste et Kaveu (le crabe de cocotier) pour un dîner avec les deux autres bateaux présents.

 

 

10 Juillet 2009

 

On fait les courses et… on retrouve Anne Laure, Pierre André et Louis de Pégase ; du coup, le temps de se donner les nouvelles depuis les Marquises, il fait presque noir. Tant pis on partira tôt demain, comme ça on pourra s’arrêter avant la nuit à Bora Bora la mythique, et s’offrir un mythique cocktail dans un de ses mythiques hôtels ! En fait, l’hôtel le plus proche du mouillage était fermé, mais quelles couleurs dans ce lagon ! Le soir on assiste au Heiva, les fêtes de Juillet avec leurs danses traditionnelles, que l’on va admirer après un petit dîner dans les cabanes de forains.

 

 

09 Juillet 2009

 

Cela fait une semaine que nous sommes au chantier des îles sous le vent, qu’on ponce, qu’on meule, qu’on peint…Dans un coin du chantier, il y a Tamataa, le dernier bateau de Bernard Moitessier, et Banana Split, celui d’Antoine ; mais nos voisins directs sont des belges, Ghislaine et Benoît sur Minuit (www.minuit.net).
Une semaine qu’on les pollue, de bruit et de poussières rouges sur leur vernis tout frais et jusque dans leur lit, mais pour nous punir, ils n’ont rien trouvé de pire que de nous inviter à dîner et nous donner tous leurs tuyaux pour la suite de notre voyage. Ca fait 13 ans qu’ils naviguent, ils connaissent toute la zone que nous allons traverser ; merci à tous les deux pour leur grande patience et leur belle amitié. Demain on fait les courses et on part. « Quoi, sans voir Bora Bora ? » s’étonnent ils !

 

 

A partir du 21 Mai 2009
Les Tuamotu


 

 

Après quatre jours de navigation sur la route de Fakarava, on est en avance d’une marrée pour entrer dans la passe. On décide donc de s’arrêter sous le vent de Taiaro (65 miles avant Fakarava), un atoll fermé dont on n’a pas la carte mais on avance doucement en surveillant à l’avant. On jette l’ancre, on plonge pour vérifier où elle tombe et on tombe sur les fesses tellement c’est beau. On voit à 50 mètres, les poissons sont tous gros et pas farouches, les carangues nous poursuivent même quand on entre dans leur territoire, un petit requin se dandine. Plus tard j’apprendrai que cet atoll est protégé et classé au patrimoine mondial de la biosphère par l’UNESCO. On ne peut malheureusement pas rester car le vent tourne et le mouillage ne va pas être bon pour la nuit ; mais quel souvenir !

A Fakarava sud (30 miles dans sa plus grande longueur) quelques jours plus tard, on retrouve une passe tout aussi magnifique et à peine plus civilisée, car Sané et Anabelle y ont installé leur pension de famille : cinq farés (= logements), un snack, et un club de plongée. On passe là une petite semaine entre ballades, apnées, plongées en bouteilles durant lesquelles on assiste à des ballets de requins (100 individus défilent sous nos yeux comme au cinéma !), barbecues et petits restos sur pilotis. Guillaume, toujours aux aguets, a l’œil sur tout ce qui bouge : ailerons de requins qui dépassent dans le soleil couchant, murène qui serpente sous nos pieds dans 10 cm d’eau, nodi brun ou bleu, fous à pieds rouges… grâce à lui on ne rate rien du spectacle. Mais la date de son billet retour approche et il faut quitter ce mouillage pour le ramener à l’aéropor (à Anaa)t.

Nous repartons avec Hugues pour Toau (20 miles dans sa plus grande longeur). L’atoll est peuplé d’après le guide de 40 habitants. En fait ils n’en reste que 6 plus une ferme perlière chinoise..
Les deux premiers jours, nous mouillons à Marangaï, seuls devant un ancien village dont il ne reste que trois maisons vides et quatre tombes. De nouveau nous nous sentons un peu l’âme de découvreurs. Le soir on fera un barbecue sur la plage.

Nous redescendons ensuite vers le village principal et après une autre plongée mémorable dans la passe Nord, nous allons saluer la seule maison habitée : quatre hommes venus temporairement récolter le coprah, le coco séché. Ils sont un peu bourrus au départ mais l’ambiance se détend quand Hugues leur demande d’utiliser leur vini (téléphone portable ; eh oui même ici l’information passe !) pour envoyer un sms à sa douce.

Le lendemain nous les suivons à Otekareva, un motu (îlot dans l’atoll) à l’autre bout de l’île où ils vont camper une semaine, pour leur récolte. Ils nous disent que même s’il n’y a pas de carte, la nav est facile et qu’il n’y a pas trop de patates de corail. En effet, avec un guetteur à l’avant et le soleil dans le dos, on slalome facilement et le soir, on les retrouve pour leur offrir une bière en remerciement. Ils nous font eux aussi goûter leur bière faite maison (ça tape) et nous donnent deux poissons péchés et fumés par leurs soins. Malgré la ciguatera, on goûte ces jolis Nasons et ça passe bien.

On plonge ici dans 4 mètres d’eau et un jardin de corail rosé dans un champ de sable blanc, un bon courant avec deux superbes raies léopard, plus les habituels requins de récifs dont nous nous sommes à présent tout à fait habitué à la présence. Ce qui m’impressionne c’est que chaque plongée est unique, les paysages sous l’eau sont toujours différents et nous marquent aussi bien qu’un massif montagneux ou qu’une belle plage.

Il y a ensuite l’anse Amiot, avec Valentine et Gaston, qui font tout : potager, élevage, pêche, snack, ballades en speed boat… et dont on aurait bien aimé parler plus et profiter mieux, mais on ne peut pas car il faut s’occuper du bateau : on a déjà rendez vous à Raiatea pour le sortir de l’eau et six jours de travail intense s’annoncent…alors adieu les Tuamotu, mais par les airs ou par la mer, il faudra revenir.

 

 

15 Mai 2009

Carangue

Le lendemain on part en chasse et rapporte un perroquet, un chirurgien et Hugues harponne au fusil une grosse carangue bleue de 4 kg…l’Américain nous montre comment tirer les filets, le chat reçoit sa part en remerciement, et Migration est invité à une barbecue party de poisson grillé sur la plage.

La soirée est très sympa, Guillaume monte au cocotier nous chercher des noix, seule Sophie qui est un peu barbouillée donne sa part à Hugues. Mais pendant la nuit on est tous malades et le matin, alors qu’on lève l’ancre pour Fatu Hiva, il faut se rendre à l’évidence : le poisson était empoisonné à la ciguaterra, forme particulière d’ichtyosarcotoxisme (et moi je savais avant les dernières élections que c'était toxique......).

On avait pourtant bien demandé l’avis des locaux sur la comestibilité du poisson. Conséquences : on est épuisés et le restera plusieurs semaines (Hugues deux fois plus puisqu’il a mangé double dose) mais surtout, on a empoisonné nos hôtes (we’re so sorry Migration !), et le petit chat est sans doute mort car cette maladie leur est fatale.

Les autres symptômes sont plus drôles : picotements, gratouillements et interdiction totale de manger des produits de la mer et des viandes rouges. On est bon pour manger du poulet pendant un mois ! C’est donc un équipage de bras cassés qui débarque dans la baie des vierges à Fatu Hiva, anciennement des verges à cause de la forme de ses rochers, mais les évangélistes qui voyaient les choses autrement ont pensé bon d’y rajouter un i.

Là puis à Ouapu, on va faire de belles randonnées (au ralenti) pendant lesquelles on ramasse mangues, citrons, papayes ou oranges. Parfois ce sont les habitants qui nous offrent des bananes ou les meilleurs Pamplemousses du monde.

Mais les mouillages sont agités, et après avoir ramené Sophie à l’aéroport, on quitte les Marquises, montagnes escarpées pour les atolls des Tuamotu et leurs lagons bien abrités.

 

 

14 Mai 2009

Après 15 jours sans une rencontre, je croise trois bateaux pendant mon quart, et le matin, une île escarpée se découpe au loin. C’est Fatu Hiva. On la laisse sur tribord pour rejoindre Hiva Hoa, y faire nos formalités d’entrée et retrouver Guillaume et Sophie.

Après un pèlerinage sur la tombe de Jacques Brel et une visite à son avion Jojo, on appareille pour Tahuata où Guillaume repère avec ses jumelles magiques des ailerons à la surface. Est-ce une chasse ? Des dauphins ? En approchant on découvre une dizaine de raies manta en plein festin. Deux minutes plus tard, nous nageons avec ces élégants animaux qui nous frôlent, la gueule grande ouverte pour engloutir les microparticules d’un plancton si dense que nous en sentons les impacts sur le visage. Nous allons ensuite mouiller dans la baie suivante, un bon mouillage bien calme à côté d’un trimaran rouge : « Migration », et d’un bateau américain avec un chat.

 

 

6 mai 2009

 

Le vent tourne car une dépression passe dans notre sud. La mer grossit, on est au près, ça gîte, ça tape, et ça dure une semaine comme ça…mais au moins ça avance et on ne fait plus de moteur. Seuls incidents à déplorer : deux gros grains nous chahutent un peu. Le premier, nocturne, déchire une couture du génois qui est remplacé par la trinquette pour la fin de la traversée. A l’arrivée on trouvera une confectionneuse d’artisanat qui voudra bien nous la recoudre dans son atelier, mais « ne donnez pas mon nom, nous dit elle, car je ne veux pas avoir à faire ça trop souvent de peur de saler ma machine ». D’accord et merci Mme O.

 

 

29 Avril 2009

 

 

Thazard

 


Le lendemain nous repartons à l’aube. Enfin presque car le guindeau électrique ne veut plus relever l’ancre. On doit le faire à la main (20 minutes) et ce n’est plus l’aube quand nous traversons la passe où se pratiquait le culte de l’homme oiseau : chaque village désignait un jeune champion qui devait :

  • Descendre la paroi extérieure du volcan tombant quasi à pic dans la mer.
  • Traverser à la nage une large passe jusqu’au 2ème îlot à peu près à 1 km de là, au risque de se faire bouffer par les requins.
  • Y attendre la ponte des sternes pour en rapporter le premier œuf de l’année.

Le vainqueur apportait gloire à son chef pour un an.

Nous sommes sortis de la contemplation de ce lieu magnifique par l’approche du Pacific Princess, aux balcons les flash crépitent vers nous qui faisons les stars ; mais à cet instant la ligne de pêche se met à siffler et on oublie les Japonais pour remonter un magnifique Thazard de 1m32. Il nous fera 6 repas gargantuesques.

La traversée démarre sur les chapeaux de roues : le deuxième jour nous battons de nouveau notre record de distance sur 24h : 184 milles parcourus. Et au bout de 6 jours nous avons fait 1000 milles sur les 2000 de la traversée…Pour fêter ça on prend notre premier bain dans le Pacifique, l’eau est d’un bleu incroyablement profond, c’est un régal.

 

Le lendemain, Hugues repère une grosse bête dans notre sillage. On voit bien son ventre blanc et on ne la voit jamais respirer, serait ce un requin baleine ? Elle nous suit toute la journée en se rapprochant. Finalement on aperçoit son souffle entre deux grosses vagues ; on en conclut que c’est un jeune rorqual qui nous aurait pris pour sa mère.

 

 

L'île de Pâques

A Pâques, on retrouve Patrice, ami des anciens propriétaires de notre bateau (M. et Mme LASSON) que l’on avait rencontré à Ushuaia et qui vit ici depuis vingt ans. Il nous emmène sur les sites qui retracent l’histoire de ces grandes statues dédiées aux morts : les Mohaïs. Je retrouve les souvenirs d’une émission de Cousteau qui m’avait fasciné enfant au sujet du drame de l’île de Pâques. Une société au faîte de son évolution se laisse entraîner vers le gigantisme :les chefs veulent des Mohaïs toujours plus grands,et plus grands que celui du chef voisin ; toutes les ressources de l’île, humaines et naturelles sont exploitées, et on arrive à la pénurie. L’île ne peut plus nourrir sa population de 4000 personnes, c’est la guerre totale, on détruit toutes ces statues, on s’entretue, il y a même du cannibalisme. Et plus moyen de quitter l’île, il n’y a même plus un arbre pour construire un bateau. C’est une théorie qui tient encore la route me dit Patrice. Bizarrement ce syndrome de l’île de Pâques me rappelle quelque chose…... En tout cas la réalité de ces statues face contre terre, ou encore en pleine taille, comme si tout avait été gelé d’un coup, est encore plus spectaculaire que ce que je m’imaginais. Sur le dernier site on trouve une foule de Japonais. Ils ont débarqué du paquebot style «Pacific Princess» qu’on a vu passer ce matin au mouillage. 200 personnes pour une croisière de 70 jours avec 400 membres d’équipage Tokyo-Tahiti- Pâques-Mexique-Hawai-Tokyo. C’est le choc des cultures, les Mohais sont mitraillés, les vendeurs de statuettes en bois pris d’assaut, même les chiens et chats locaux sont pris en photo.

 

 

24 Avril 2009

Apres 17 jours de mer et avec un fort bourdonnement aux oreilles, on jette l’ancre dans la baie d’Hanga roa à l’île de Pâques. On envoie le pavillon jaune pour demander à l’immigration de monter à bord, et l’officier des douanes qui monte sur le bateau nous signifie que nous n’allons pas pouvoir débarquer… En effet, puisque nous avons fait nos papiers de sortie du Chili à Puerto Montt, nous ne pouvons plus y entrer nous explique t-il, dans sa logique. Mais ne comprend visiblement pas qu’il nous était impossible de nous garantir un arrêt à l’île de Pâques pour faire les formalités de sortie du Chili, ne fût-ce que parce qu’il faut prendre en compte la météo..Et finalement « Qu’à cela ne tienne » lui rétorquons nous, « nous redemandons un visa d’entrée au Chili » visa qui sera délivré dix minutes plus tard, en même temps que le contrôle sanitaire, l’approbation de l’Armada etc !
 

22 Avril 2009

L’autre bon côté des choses c’est j’en profite pour lire beaucoup, aujourd’hui j’ai terminé Belle du seigneur : à moi le bon resto.