Lundi,
29 Septembre:
Bilan plutôt positif malgré valises à
la va vite au dernier moment, arrivée à Paris
il me manque : les pansements, la moutarde, mes chaussures,
des bouquins et d’autres trucs dont je n’ai pas
encore conscience…
20h je me pointe chez Denis pour récupérer les
coulisseaux de grand voile, j’ai passé 2h dans
le train, 45mn de marche, 1h de métro dans l’autre
sens et sollicité 3 personnes pour trouver la tanière
de Denis… planqué celui – là….
Mardi, 30 septembre:
Cap Vert
Différence de température : 15°
Kg sur le dos : 19
Heures d’avion : euh… quelques unes….
Arrivée tard , m’endors dans un hôtel typique
conseillé par Clotilde , ( eh oui encore et toujours
la logistique c’est Clotilde…) après avoir
goûté la bière locale et douche froide…3
bêtes non identifiées…
Mercredi, 1 Octobre:
Départ aux aurores de l’hôtel (11h30) pour
rejoindre le fameux Ratafia et son équipage. 2h30 de
minibus sur blindé, arrivée à Tarrafal
à 13h30, correct. Les voilà tout bronzés,
Cyril Hugues, Clotilde et Stephane
Jeudi, 2 Octobre:
Première nuit dans le bateau et premières emmerdes…
quelqu’un a oublié de ranger la vaisselle dans
l’évier, quelle horreur, bling bling toute la
nuit… découverte du QG local : Baia Verde, resto
du coin avec vue panoramique sur la baie et en toile de fond…
Ratafia !
Vendredi, 3 Octobre:
Premières heures de nav et premiers retournement d’estomac…
heureusement, arrivés à Praia, Stephane nous
cuisine une superbe côte de porc, ses fameuses pommes
sautées, et apprécions un bon fromage bien de
chez nous.
Samedi, 4 Octobre:
Plein de fuel, eau, bouffe… faisons les courses avec
Clotilde en taxi, dans un… Leader price dingue non ?
Température : 37 ° là c’est trop,
plus il fait chaud moins on en fait, moins on en fait, moins
on a envie de faire et moins on en fait …. Bref….
Je pense me faire comprendre…
Dimanche,
5 Octobre:
Ca y est je suis malade… sommes à Praia, suis
atteinte d’une dimanchinite aigue… baignée
3x depuis ce matin mais rien n’y fait, fait trop chaud,
l’idée d’aller au Cyber café me
rend dingue, veux pas bouger moi… on est bien là…
Lundi, 6 Octobre:
Ca y est, on y va ! ai mal dormi, classique… toujours
la même excitation du départ en vacances, comme
quand on est petit, papa doit dormir tôt pour la route
, maman braille le nez dans les valises pour qu’on se
décide enfin à préparer nos affaires
de plage et notre maillot de bain, c’est pareil . Maman
Cyril vérifie la bouffe et Papa Hugues fait la nav
et vérifie sa ligne de pêche.
Cognage de genoux : 3
Nombre de fois où j’ai enlevé et remis
mes lunettes de soleil : 18
Nombre de fois où je suis partie discrètement
pioncer : 2
Et c’est que le premier jour….
Mardi, 7 Octobre:
Premiers quarts de nuit :
Hugues : 21h 01h
Cyril : 01h 05 h
Carine: 05h 09h
Et pareil pour la journée en gros.
Un petit oiseau se pointe dans l’après midi,
bizarre, un petit moineau perdu, on décide de l’appeler
Edith, le piaf
Le lever à 5h, les gens diront « oui, c’est
un peu comme se lever tôt pour aller au boulot »
le problème c’est que moi je me lève jamais
tôt pour aller au boulot alors c’est dur….
Premier grain : premières manœuvres importantes,
ça bouge mais ça va, bon je décide de
rentrer pour laisser les mecs faire, pour moi prendre un ris
avec un coup de vent et trop de pluie c’est routine
alors j’admire les mâles, torses nus, l’eau
ruisselant le long de leurs dos musclés… au passage
je prends même quelques photos… c’est ce
qu’on appelle : se rincer l’œil…
Mercredi,
8 Octobre:
Gros grain du matin chagrin… la mer s’aplatie
sous la forte pluie, le bateau se couche sous le vent, et
je tiens plus debout, une main pour soi, une autre pour le
bateau, ok. La pour le coup c’est plutôt les deux
mains bien accrochées et la tête sous le vent…
Edith se promène à l’intérieur
du bateau après s’être laissée aller
sur les coussins du carré, malpolie..
Jeudi, 9 Octobre:
Je me lève (et je te bouscule..) Et là : ballet
de cachalots à tribord, c’est beau la nature,
c’est merveilleux !
Edith est partie, je ne sais pas où…. Bon courage
Edith !
Premier pain, plutôt fière
Baignade : 2 déjà, et pourtant y’a du
fond…. C’est frisson !
Vendredi, 10 Octobre:
Pétole cette nuit, un peu de moteur pour soutenir les
voiles, j’aime pas ça.. Matin, douche à
l’arrière du bateau, chacun son seau d’eau
et ainsi va la vie ! Savon d’eau de mer, rinçage
au pulvérisateur.
Samedi, 11 Octobre:
J’apprends à Cyril l’art du pain, bravo
cher ami, il est excellent ! le petit plus : les noix de maman
qu’on rajoute dans le pain…
Gros grain beaucoup d’eau, décidons de récupérer
de l’eau de pluie au mât grâce au ris qui
pendouille et qui récupère tout seul tout ce
qui s’écoule sur la voile : Cyril improvise un
entonnoir, tube, bricole et bouteille de 5 L au bout, bien
joué mec !
Dimanche, 12 Octobre:
Grand frisson : noie-ti et noie-toi tombent à l’eau
qui est ce qui reste ? Plongeons dans l’eau avec Cyril,
4600m de fond, Hugues et Ratafia continuent tranquillement
leur route. Et là nous voyons le bateau partir et rien
autour, rien du tout. A quelques dizaines de mètres
de nous, faisons les fiers avec Cyril mais quand même
quand on regarde sous nos pieds on n’est pas malin….
Petite pensée qui passe par la tête : et si Hugues
faisait une attaque ? eh ouais, on aurait l’air con….
Tout se passe bien, belle manœuvre de récup, on
a confiance en Hugues, heureusement….
Lundi, 13 Octobre:
Ca se passe rien de spé, le rythme s’installe,
douches, baignade, apéro…
Nombre de piqûres d’insecte : 0 (vous êtes
débiles ou quoi ? y’a pas de moustiques ici)
Mardi 14 Octobre:
Passons l’équateur à 14h29, grand calme
autour de nous… j’ai presque honte de dire qu’on
était sur un lac… on avait dit qu’il fallait
broder une histoire de tempête incroyable comme tout
les autres marins qui sont passés l’ont fait
avant mais bon… nous on a décidé de casser
le mythe…
Le soir grande fête :
Gevrey chambertain de Cyril – foie gras de Stephane
(merci !) – pain frais de moi avec noix de maman Delcourt,
c’est trop de bonheur
Mercredi, 15 Octobre:
Jours de nav : 9
Soit : 9 jours sans cigarettes, sans chaussures, sans SMS
LOL MDR…., sans carte bancaire, sans nouvelles de Sarkozy
(de nos jours y’a qu’au milieu de l’Atlantique
qu’on peut être épargné de la vie
trépidante de notre cher Président), et 9 jours
sans se brosser les dents !
Jeudi 16, Octobre:
Pour les dents c’était pour rire, je vois d’ici
les têtes derrières les écrans….
Il semblerait qu’on arrive aujourd’hui, merde,
on était bien là juste les trois, besoin de
rien d’autre finalement : dormir, manger, discuter,
se laver… ça suffit. Quand on pense à
tous ces gadgets téléphones, gps, micro ondes,
zones commerciales, pleins d’essence…. Alors qu’on
vient juste de manger la meilleure purée du monde,
patates de Fogo, écrasage a la main, assaisonnement
maison… c’est dingue…
Arrivée Fernando : 14h30
Vendredi
17, Octobre:
J’ai l’impression d’être dans le film
« La plage »… plus belles plages du monde,
désertes, sable blanc, eau turquoise et poissons exotiques
à perte de vue dans l’eau, falaises, végétation
extra….
Nb : je constate avec horreur mais beaucoup de justice que
la cellulite reste un fléau mondial et qu’à
priori personne n’a encore trouvé de remède…
Samedi, 18 Octobre:
Petite lessive à l’eau de pluie sur la jupe arrière,
les mecs décident d’aller faire un tour à
terre mais moi je préfère rester là,
c’est tellement beau un mouillage de rêve, une
eau à 30 °, pourquoi partir ?
Dimanche,
19 Octobre:
Départ vers 17h pour Cabe Delo au Brésil, un
banc de dauphins nous escorte jusqu’à la sortie,
sympa !
Lundi, 20 Octobre:
Belle journée de nav, marchons à 7 nœuds
en moyenne, ça tient, c’est le principal, allons
arriver plus tôt que prévu…merde….
Mardi, 21 Octobre:
Arrivée à 4h30 du mat’, fêtons notre
arrivée sur les côtes brésiliennes avec
un petit punch… on se rendort, me réveille à
8h avec la gueule de bois….
Fêtons une fois de plus avec le resto du siècle
dont je tairai le contenu pour éviter la bave sur le
pavé numérique… Petite marina à
la française avec justement plein de français,
je rencontre une nénette qui part faire le tour du
monde et qui est plus petite que moi, ben ouais, comme quoi
c’est possible !
Mercredi, 22 Octobre:
Journée papiers , douane, déclaration de je
ne sais quoi et capitainerie, au final 2h30 d’allers
et venues entre les différents bureaux administratifs
semi climatisés avec différents uniformes…
j’ai l’impression d’être à
la CAF un jour de rentrée des classes…
Jeudi,
23 Octobre:
Prenons le bus magique direction les petits îles de
la baie. Une sorte de bus trafiqué, posé sur
une coque de bateau en acier, il doit y avoir quelques photos
je crois. Passons superbe journée toujours sous une
chaleur de plomb…
Vendredi, 24 Octobre:
Repartons direction Salvador, encore un peu de nav, la dernière
peut être pour moi…. Et la c’est le drame…
avant d’expliquer, je tiens à signaler que je
n’y suis pour rien dans l’histoire : on a cassé
les drosses de barre pour la deuxième fois; moi, même
pas peur, j’étais déjà là
à
l’Aber Wrac'h…Sommes pas tout près
des côtes quand même et il fait nuit, je vois
Hugues soulever frénétiquement les planchers
les uns après les autres, moi du cockpit je me dis
ça y est… on prend l’eau….je me dis
que j’ai pas envie de me mettre à l’eau
maintenant, surtout qu’on a sifflé la bouteille
de pif du bidon de survie… mais bon, tout va bien, un
morceau de câble fera l’affaire et Cyril se met
à la tâche… c’est bon on est sauvé
des eaux ! enfin : évité 4 fois de vomir, -2h
de sommeil, Hugues 3 cheveux blancs, avons dérivé
de 3 miles, bref, bilan catastrophique…
Samedi, 25 Octobre:
Hier soir a commencé un jeu incroyable : le Cluedo
! avons perdu dernier fromage français entre ici et
ailleurs… qui a mangé le dernier fromage ? soupçons
sur le pilote « tête en l’air » dans
le carré avec son opinel, à moins que ce ne
soit le capitane Crochet dans le cockpit à la manivelle
de winch ? et si c’était mademoiselle «
à l’eau de rose » dans sa cabine avec les
doigts ?....
8h07 je retrouve le St Marcellin en me disant que vraiment,
les mecs ils trouvent jamais rien dans les frigos…
Lundi,
27 Octobre:
17h49 : arrivée à Salvador de Bahia, Bernard
et Geneviève nous attendent sur le quai, quel bonheur,
arriver à l’autre bout du monde et être
accueillis comme des Papes !
Les jours suivants ont déjà été
racontés par
Bernard alors je prends congé !
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